lundi 7 décembre 2009

La femme est l'avenir de l'Inde (I)

Elle s'appelle Banda Karthika Reddy, elle a 32 ans. Hindoue, elle est diplômée en sociologie de Osmania University (OU), et c'est une sportive. Membre du Congrès, parti vainqueur des dernières élections municipales (GHMC), elle vient d'être élue à l'unanimité par ses pairs Maire du Grand Hyderabad qui représente 6 millions d'électeurs. Messieurs nos représentants, prenez-en de la graine ! Et, pour rappel, sur 1310 candidats présentés à ces dernières élections, 403 étaient des femmes ! La parité ici n'est pas juste un vœu pieux, c'est une réalité. D'autant que le ticket électoral tient aussi compte des diversités religieuses puisque le vice-Maire est un musulman, représentant le MIM, parti qui a talonné le Congrès en nombre de sièges aux dernières élections. Dans sa première conférence de presse, Mme Karthika Reddy, dont le mari est lui-même un homme politique influent, a promis d'améliorer la circulation à Hyderabad en renforçant le réseau de transports publics et en amenant ... le métro*. Ne tombons pas cependant dans l'angélisme. Certes, quelques femmes d'affaires, chefs d'entreprises, actrices de Tollywood font souvent la une des magazines business ou people locaux mais la société indienne m'apparaît encore largement dominée par le mâle. Ainsi, dans les hôtels, les magasins, les bureaux, même les salons de coiffure (!), les emplois qualifiés sont aux mains des hommes. On trouve souvent les femmes au bas de l'échelle, préposées au ménage ou à balayer les rues. Il n'est pas rare non plus de les voir au bord des routes charrier des tuiles sur leur tête ou des pierres dans leurs tabliers. Quant aux mendiants, ce sont bien souvent des mendiantes, très vieilles femmes usées ou jeunes mamans, leur bébé accroché sur la hanche. Enfin, dans la vieille ville à majorité musulmane, nombreuses sont les femmes à porter le hicham ou la burqa. Quant aux manifestations de la rue, plutôt nourries en ce moment, elles sont menées par des garçons, étudiants pour la plupart de la fameuse Osmania University, celle-là même dont Madame Le Maire est issue. Mais d'étudiantes, point.
* Message personnel à une lectrice qui se reconnaîtra, dommage que PP ait préféré les chaudières !

10 commentaires:

une femme de plombier a dit…

tu postdates tes billets toi ?

Juste pour info le "ouite" (comme on dit chez moi) c'est demain...

Ce que tu relates de la société indienne ne me semble pas si éloigné d'un pays que je connais bien....

la route sera longue ma soeur mais nous y arriverons.

Eperra a dit…

- Nan, j'ai mis mon blog à l'heure indienne mais apparemment, il a mal digéré le jet lag ...

bricol-girl a dit…

la parité en France? Quand les petites poules noires auront des dents!
Le mardi 8 décembre 2009 à 5h47 (pour la femme du plombier)

heure-bleue a dit…

Tu sais que mon homme, qui donnait dans le métro, comme la femme du plomblier aurait pu se retrouver la bas....

Simplement ... a dit…

La paritié ? Un mot inventé par les hommes, de la poudre aux yeux pour faire oublier aux femmes leur peu de place !
Un jour, peut-être ...
Bisous
Marie-Ange

bricol-girl a dit…

Vu hier la petite fille de 13 ans qui à 11 ans a refusé le mariage imposé par son père...

Hermione a dit…

Parfois les femmes sont leurs pires ennemies. Quand j'entends "ma" cuisine, "mon" repassage ou "mon" aspirateur, ça m'agace, moi je partage volontiers ! Cela dit c'est du détail par rapport aux mariages imposés à des enfants.

dieudeschats a dit…

Ne serait-ce pas lié à l'aura de son mari, si celui-ci est un influent politicien ??

marie-madeleine a dit…

Le titre de ce billet pourrait s'appliquer au monde...et pourtant!

Moukmouk a dit…

L'Inde a un avenir ? Elle ne s'écroulera pas sous le poids combiné de la sècheresse, de la surpopulation, de la pollution ? J'espère comme toi que l'Inde a un avenir.