Les élections municipales se sont achevées hier et sans surprise, elles ont été gagnées par le parti majoritaire. Je me trouvais avec une copine dans la vieille ville où nous venions de visiter le très intéressant Salar Jung Museum, quand notre voiture a croisé un cortège de sympathisants du Congrès. Les premiers résultats connus à la sortie des urnes donnaient le parti du tandem Gandhi-Singh largement gagnant et j'ai trouvé leur joie communicative. J'ai aussitôt ouvert ma vitre pour les saluer et prendre des photos. Ce matin, le Times of India, s'il confirmait la victoire - 52 sièges sur 150 - mettait un bémol à l'écrasante poussée annoncée. Mais en dehors de ces résultats dont je ne peux mesurer les enjeux étant là depuis trop peu de temps, j'avoue que je me suis passionnée par les à-côtés de ces élections. Par exemple, lundi a été déclaré férié par l'Etat de l'Andra Pradesh ce qui a conduit à une abstention relativement forte. 57 % ont préféré profiter de ce week-end prolongé pour faire autre chose comme se marier, car novembre ici c'est comme juin chez nous, c'est la saison des mariages. J'ai noté aussi à la lecture des journaux quelques tentatives de corruption. Des partisans de tel parti ont été pris la main dans le sac alors qu'ils essayaient d'acheter des voix et dans deux bureaux de vote, il a fallu revoter car au dépouillement, le nombre de bulletins était supérieur au nombre d'inscrits ! Plus cocasse, dans la vieille ville, à majorité musulmane, une quarantaine de femmes cachées derrière leur burqa auraient voté deux fois. C'est bien la première fois que l'idée d'une femme portant la burqa me fait sourire. Autre chose, chaque électeur ici se voit marquer d'un trait noir sur le majeur, trace longtemps indélébile si j'en crois notre chauffeur qui râlait hier. Il y a eu aussi quelques échauffourés, des insultes échangées et même des gifles, mais tout cela vite circonscrit par un dispositif de sécurité impressionnant. On était fouillé partout, encore plus que d'habitude. Last but not least, le jour des élections et celui du dépouillement étaient décrétés "dry days" ce qui en clair, signifie que l'alcool était interdit de vente même dans les hôtels et les restaurants. Lundi soir, par hasard, nous étions invités par l'Alliance Française à un concert de jazz sponsorisé par une marque de whisky où l'on a bu ... de l'eau.
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8 commentaires:
Ca c'est le genre de sponsoring qui me plaît bien :-D
Ben voyons, de l'eau, avec du jazz........
Est-ce que la notion de démocratie est compatible avec la notion de karma ? quand il est impossible de changer sa situation comment penser que l'état peut le faire ? Il reste la reproduction des vieux clans de Brahmane.
Les promesses électorales sont pareilles partout, faites pour ne pas être tenues
Je suis impressionnée par ton récit qui me fait découvrir un pays extraordinaire ...
Je suis heureuse de te retrouver.
Bisous du coeur.
arie-Ange
Il y a de l'eau dans le jazz !...
Je suis heureuse de te lire dans ta nouvelle vie. C'est très impressionnant. Je vais te faire lire à Blondine qui pense à faire un stage journalisme en Inde...
Gros bisous du dimanche. (Ici il pleut !)
Merci Ppn pour toutes ces émotions, pour un peu je m'y croirais...Continue de nous raconter ton inde à toi ;-)
Tu avais raison pour Bérangère, tu aurais pu avoir droit à un verre de vin, le jazz à l'eau, c'est pas cool...
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