Le vendredi c'est cours de cuisine au Novotel. Enfin, cours est un bien grand mot. Deux Chefs Indiens (ni Cochise ni Geronimo) officient derrière leur piano et une vingtaine de dames, assises sur des tabourets hauts, les regardent préparer des plats. En fait, c'est plutôt le dernier salon où l'on cause. La classe est très dissipée et papote à qui mieux mieux dans un sabir international où l'anglais (langue véhiculaire) et le français (langue la plus représentée) dominent. Le grand Chef essaie d'expliquer à son auditoire agité les subtilités de la recette du jour, le macher johl, une spécialité benghalie à base de darne de poisson non identifié. J'essaie de me concentrer car il n'est pas facile à comprendre, et pour être tout à fait franche, les bavardages de mes trois voisines m'intéresse aussi. Au début, ça va, en gros, c'est comme chez nous. On lave et on sèche les darnes, on les enduit de farine et d'ail et on les fait frire jusqu'à ce qu'elles brunissent. Jusque là tout va bien. C'est après que ça se corse, c'est le cas de le dire, car on doit ajouter à la préparation du cumin, du coriandre, de l'oignon, encore de l'ail, de la pâte de gingembre et, puis du saunf, du kalonji, du masala. Comme disent mes voisines, la difficulté ce n'est pas tant de refaire les recettes une fois chez soi, c'est de trouver les épices. Car la cuisine indienne, c'est hot, hot, hot, qu'on se le dise. Enfin, là, le Chef avait dû tenir compte de nos palais délicats d'occidentales car le poisson était délicieux et not too spicy, pour une fois. En dessert, il nous a concocté des balushashi, sortes de beignets pour anorexiques car avant de les plonger dans l'huile bouillante, il convient de les tremper dans un sirop composé de 1 kg de sucre pour 1 kg de ghee ou beurre clarifié. Quand vous les saisissez dans vos doigts, l'huile et le sucre dégoulinent de conserve mais le résultat est étonnamment bon. Je ne sais pas pourquoi, tout à coup, une image s'est imposée à moi, à la place Chef du Novotel, j'ai vu Maïté à la télé préparant ses foies gras et ses salmis de palombe...
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8 commentaires:
Encore, encore, j'adoooore !
Moi aussi !!!
Imagine une table de fête avec du foie gras en entrée et des balushashi en dessert ! Aie aie aie ...
Bisous du coeur
Marie-Ange
Je redoute par avance l'effet pervers des fêtes sur mes hanches, alors tu imagines ce que je ressens en lisant ta recette...
Presque sept heures et me voilà avec le ventre qui grougroutte en te lisant :D
Oui Oui Je te suis de près... même si je n'écris pas souvent,je n'ai rien manqué de ton voyage en Italie et maintenant je me régale de tes pérégrinations en Inde, les photos sont magnifiques, profites en à fond! Amitiés, béa
Que de découvertes!!! Mais attention à la balance au retour (la confection du dessert me laisse perplexe). Je suis sûre qu'apprendre l'art des épices et des assaisonnements doit être passionnant. Bonne journée.
Ha Maïté, la femme de rêve pour tout ours ordinaire... Ses émissions n'étaient pas diffusées ici alors je me faisais venir des cassettes.
Comme dépaysement c'est parfait , tu vas revenir avec des rondeurs là où il faut , normal , faut bien s'intégrer ! Je vais revenir voyager avec toi , chasser la grisaille des Vosges !
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