dimanche 7 mars 2010

Pondichéry, un parfum de France

L'histoire de Pondichéry est intimement liée à celle de la France depuis qu'en 1673, la balbutiante Compagnie des Indes Orientales racheta ce petit village côtier sur la côte de Coromandel au Sultan de Bijapur. Disputée d'abord aux Hollandais, puis aux Anglais, devenue comptoir français en 1765, les Français s'y installeront peu ou prou pendant le 18è siècle, l'occuperont au 19è siècle, pour la céder définitivement à la toute jeune république indienne en 1954. Elle est encore aujourd'hui la porte d'entrée préférée des français qui visitent l'Inde du Sud, si Indienne et si Française à la fois. Le Consulat de France, l'Alliance française, le Lycée Français (97% de réussite au Bac 2009), ainsi que le nom des rues (Rue Romain Rolland, Rue Mahé de la Bourdonnais, rue de la Marine...) et les képis rouges des policiers en faction devant les bâtiments administratifs nous rappellent cette présence de près de trois siècles. Sa taille aussi, 220 000 habitants seulement alors que sa voisine Chennai (ex Madras) en compte plus de 4,5 millions, lui donne des allures de préfecture hexagonale pendant les trente glorieuses. C'est une ville qui se visite à pied, souvent en commençant par la promenade de la plage qui longe sur 3 kilomètres le Golfe du Bengale. La nuit tombe tôt dans cette partie du monde et c'est lorsque le soleil rose darde ses rayons au couchant que l'on se sent enveloppé par la magie du lieu. La statue géante dorée de Gandhi nous toise, nimbée d'une lumière diaphane, tandis que presque en face, celle de Jeanne d'Arc lui tourne le dos. Le long de la promenade, des enfants agitent leur sacs roses remplis de barbe à papa et les silhouettes des amoureux enlacés se détachent sur fond d'une mer qu'on sent plus qu'on ne la voit. Il est temps pour nous d'aller dîner au Club où les serveurs font l'effort de prendre votre commande dans un français hésitant mais sincère et où l'on peut se régaler à la fois de calamars farcis délicieusement relevés ou d'un bon steak au poivre. Toujours à pied, nous regagnons l'Hôtel de l'Orient, une superbe demeure 18è du quartier français de Pondy à la façade rose, et où les noms des chambres sont autant d'appel à d'autres voyages : Maduram, Dindee, Vellore, Coimbatore...

11 commentaires:

bricol-girl a dit…

Un de nos policiers municipal est un ancien militaire, tamoul de Pondichéry, quelques dîners avec lui et nous voilà partis vers l'exotisme des traditions, sa très jeune femme à leur arrivée ici s'est vite européanisée, il l'a mal pris mais elle a tenu bon, a trouvé du travail et n'est plus maintenant la servante du foyer.

Hermione a dit…

Pondichéry... il suffit de prononcer ce nom et déjà, on rêve.

Lilie a dit…

Et oui, on aime tous la jolie Pondy :)

Bérangère a dit…

Encore, encore ,encore !


PS: tu travailles pour quel guide ? ;-)

Eperra a dit…

- Mab, en cette journée de la femme il y aurait beaucoup à dire sur le statut de la femme indienne...
- Hermione, moi aussi ça m'a toujours fait rêver et ça me rappelle vaguement une chanson qui commençait par "Chandernagor, Pondichéry ..." Si quelqu'un se rappelle de la suite, je prends ...
- Lilie, ça va le retour en France ? Pas trop nostalgique ?
- Bérangère, BrB m'a déjà dit que j'étais trop "didactique" dans ce billet ;)

heure-bleue a dit…

Les comptoirs des indes et hop on rêve...

Simplement ... a dit…

Ton récit m'a fait rêver ...
Il me fait penser à "La Mousson" ...
Tu nous fait pénétrer dans un monde enchanté.
Merci.
Bisous du coeur.
Marie-Ange

Luc a dit…

Je sens qu'un détour par Pondichery s'impose lors de notre promenade "dans la région"...

Merci pour ce bel article qui... réchauffe !

Eperra a dit…

- A tous, le mot "rêve" revient souvent dans vos commentaires. Pondichéry, un nom évocateur pour beaucoup ...
- A Luc, c'est pour quand ta balade indienne ?

Luc a dit…

Pour novembre si tout va bien...

On a fichtrement hâte. Ce sera une première pour moi et une redite pour ma femme.

astia a dit…

Pour te répondre concernant les noms des anciens comptoirs français, il s'agit de Pondichéry, Karaikal, Chandernagor, Yanaon et Mahé. Dans ces trois dernières villes,le français n'est plus enseigner au primaire comme 1ère langue dans les écoles publiques. Mais l'architecture et les noms des rues ont gardé le charme colonial français comme à Puducherry ;)