lundi 13 septembre 2010

Eat, pray, love

Dans quel autre pays que l'Inde peut-on rencontrer quatre communautés qui  célèbrent au même moment une fête religieuse différente et d'égale importance ? Par le hasard des calendriers solaire et lunaire, ce week-end, les Musulmans fêtaient l'Eid* et rompaient leur jeûne entamé un mois plus tôt avec le début de Ramzam*, tandis que les Hindous s'apprêtaient à lancer les festivités de Ganpati, en l'honneur du Dieu Ganesh. De leur côté, à Mumbai (Bombay) où nous nous trouvions, les Jains convergeaient vers leurs derasars pour le dernier jour de Paryushan tandis que les Chrétiens du quartier de Bandra célébraient le Dimanche de la Nativité. Dans un pays où les tensions intercommunautaires peuvent parfois donner lieu à des affrontements et à des violences, pendant ces deux jours, nous nous sommes promenés dans des avenues vidées de la circulation habituellement folle de Mumbai, croisant des groupes de pèlerins de toute confession se rendant en procession d'un coin à l'autre de la ville.  Alors que la mousson n'est pas terminée, nous avons été bénis des Dieux  (3 millions, pour une fois le pluriel a un sens) profitant d'un temps magnifique pour arpenter les rues, les bazars et la  promenade qui borde l'Océan Indien. De temps en temps,  nous tombions sur un petit temple éphémère - un mandal - érigé pour la circonstance au pied d'immeubles, de bureaux ou dans un marché, par les habitants, collègues ou membres d'une corporation. En soulevant un rideau, nous  nous retrouvions face à un autel dédié au dieu-éléphant auquel hommes, femmes et enfants venaient offrir poojas et friandises. Évidemment, chaque mandal rivalisait de couleurs, décorations, illuminations et offrandes avec son voisin. Comme souvent en Inde, nous avons été frappés par la gentillesse des gens qui nous invitaient à nous joindre à eux tels ces pompiers si fiers de nous présenter leur Ganesh et de poser devant. Dimanche prochain, les festivités de Ganesh Chaturti se concluront par l'immersion d'innombrables représentations du dieu-éléphant dans la mer mais nous nous serons alors à Hyderabad, sur les rives du Lac Hussain Sagar. 
* L'Aid et le Ramadan se disent "Eid" et "Ramzam" en Inde.    

5 commentaires:

Lilie a dit…

A toutes ces fêtes s'ajoutent celles du nouvel an juif et de Yom Kippour. Décidément, cette année, tous les calendriers se sont mis d'accord. Si seulement les gouvernements pouvaient en faire autant !
Et sinon, j'aimerais savoir quelles sont tes impressions sur Bombay...
Bises

Eperra a dit…

- A Lilie, les journaux ne parlaient pas du Yom Kippour, j'imagine que la communauté juive doit être marginale à Bombay. Bombay que j'ai beaucoup aimée ! Je m'attendais à une ville tentaculaire, en fait, nous sommes restés dans le Sud où sont regroupés les principaux centres d'intérêts (Victoria Station, Gateway of India, le Taj, Marine Drive...). Une copine qui y a vécu longtemps nous a aussi fait découvrir le Chor Bazar, très intéressant bien qu'aux trois-quarts fermé à cause des fêtes. Et puis, comme je l'écris, il faisait beau et l'ambiance était festive. Juste un regret : la mousson nous a empêchés d'aller à Elephanta Island ...

marie-madeleine a dit…

Quel bonheur de voir qu'on peut cohabiter, partager, fêter tout en étant différent! Comme Lillie je me disais en te lisant que ce devrait être un modèle pour les gouvernants

Simplement ... a dit…

La tolérance dans l'harmonie ...
Que celà fait du bien à lire ...
Bisous chère Ppn.
Marie-Ange

bricol-girl a dit…

Profite de la tolérance, une fois rentrée ce sera une denrée rare.