Contrairement à chez nous où aller au cinéma procède souvent d'une envie de dernière minute, les Indiens s'y préparent à l'avance et s'en font une fête. Il faut d'abord réserver sa place, parfois plusieurs jours à l'avance pour la sortie des films événements. Pour cela, on doit se déplacer aux guichets ou, pour les plus modernes, réserver en ligne sur des sites comme BookMyShow. Les places sont alors attribuées selon le principe de premier arrivé, premier servi, en remplissant la salle du haut vers le bas. Quand vous tentez quand même le coup de vous présenter sans réservation, vous vous retrouvez, comme Lilie et moi, au deuxième rang à droite, des décibels plein les oreilles, l'envie de vomir pendant certaines scènes d'action, et bien sûr un torticolis assuré surtout quand votre voisin de derrière vous tombe dessus en pleine séance (véridique). Mais bon, comme après plusieurs mois en Inde, on apprend la patience et la zen attitude, on finit par accepter des conditions que jamais, ô grand jamais, on n'aurait acceptées avant. Première différence, comme chacun est supposé avoir son ticket, contrôlé par des ouvreuses (ici plutôt des ouvreurs), l'installation prend au bas mot une demie heure après que le film a commencé. Autre sujet d'étonnement pour nous, la présence de familles entières, des grands-parents aux tout-petits, que le film soit violent ou pas. La notion d'interdiction aux mineurs ne semble pas exister, du moins à ma connaissance, pas plus que celle du baby-sitting. Quand on va au cinéma, on emmène mémé et le petit dernier encore dans ses langes. D'où, en plus du brouhaha des conversations, quelques hurlements ou vagissements. A mi-film, parfois bien amenée, parfois au beau milieu d'une scène cruciale, c'est l'entracte ou "intermission" comme l'affiche l'écran. Au retour, après les dix minutes de réinstallation de la salle, on a les odeurs en prime car tout le monde en a profité pour s'acheter son pot de pop corn ou mieux, son samosa. Pendant le film, les commentaires vont bon train, les répliques fusent et comme les Indiens sont souvent très pudiques, certaines scènes d'amour sont couvertes par de grands éclats de rire. Et encore, je ne connais pas les petits cinémas de quartier ou paraît-il, les spectateurs du balcon invectivent ceux du parterre et vice-versa ! Enfin, quand la séance est sur le point de s'achever et que vous êtes plongé dans la dernière scène de ce grand-film-d'amour-qui-finit-mal, vous constatez éberlué que vos voisins sont déjà tous debout et se dirigent vers la sortie ! Quand je pense qu'en France, je râle quand on me cache le générique ...
mercredi 26 mai 2010
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10 commentaires:
Dans les années 50 c'était un peu comme ça en France. Je me souviens de séances épiques au cinéma en plein air.
c'est heureux que les différences existent mais pas très pratique pour voir le film!
ps: Mab m'avait bien fait suivre mais je t'envoie mon adresse mail
C'est fou tout ce qu'on accepte quand on est en Inde. Nous avons vu un film dans une petite salle du Kerala, sans air conditionné (seulement les ventilos)avec des bandes de jeunes garçons qui fumaient. Et on n'a rien dit, trop absorbés par le film qu'il fallait essayer de comprendre (trop de dialogues et voix off !)
Pour l'ambiance, je pense que le cinéma de quartier à un écran et Tamil Nadu doit être le summum.
J'adore ta description...
Quelle affiche !
En fait le spectacle est dans la salle !
Oui j'ai bien reçu ton mail et je t'en remercie, je cours après le temps en ce moment, j'espère pouvoir le rattraper dans les jours qui viennent.
Bisous du coeur ma jolie poulette ...
Marie-Ange
Un secret entre toi et moi : j'aime les films "bollywood" (enfin, je n'en ai pas vu beaucoup !)...
On y chante, on y danse, on y rit, on y pleure ! Mais dans l'ambiance, quel spectacle ! Encore plus dans la salle que sur l'écran ! Il faut donc y aller deux fois !...
Bon retour en terre d'expat après ton escapade française ! Mon amie de Washington m'a suivie, si heureuse d'être en France pour un mois !...
En Italie nous avions eu droit à une séance de ce type, ça buvait, fumait, s'invectivait, riait. Heureusement nous avions choisi un film que nous avions vu en français auparavant. Je crois que je deviendrais assidue des films regarder sur petit écran.
J'adôôôre...
D'un côté, j'espère que tu vas rentrer en France pour avoir, enfin, l'occasion de nous rencontrer.
De l'autre, je me régale de tes chroniques indiennes.
Dilemme...
- Mab, tu sais, c'est une réflexion que je me fais souvent ici. Avant, c'était un peu comme ça chez nous ...
- Marie-Madeleine, on apprend la patience ...
- Sally, oui tu en sais quelque chose !
- Lakevio, quand je rentre on se fait une soirée Bollywood, d'acc ?
- Valérie, je n'ai jamais vu de film en Italie mais je crois que dans beaucoup de pays, c'est comme ça que ça se passe ;)
- A Karmara, merci ! On y arrivera c'est sûr. Et on aura encore plus de choses à se raconter :)
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